LA QUESTION DE L’EAU DANS LE BOULONNAIS

L’eau potable, une denrée rare, à surveiller, dans le Boulonnais, d’après la Commission Locale de l’Eau du Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SAGE du Bassin côtier du Boulonnais).

Pourtant les dirigeants de la Communauté Urbaine du Boulonnais viennent de valider le projet d’élevage géant de saumons:  Pure Salmon, qui sera (notamment) gros consommateur d’eau douce.

L’emploi à tout prix ? quelles qu’en soient les conséquences ? N’est il pas temps de revoir l’orientation de nos productions et de notre consommation ?  Le dessalement de l’eau de mer est-il vraiment envisageable en cas de pénurie, avec son coût énergétique ?

Un élu met en garde: « Vous vous expliquerez avec les Boulonnais quand ils manqueront d’eau »

Ci dessous le communiqué de presse d’eau secours 62 porté par Catherine Papyle du groupe local, et un article de Reporterre sur le sujet.

« Usine » à Saumons et Eau, dans le Boulonnais :

On marche sur la tête !

Les élus de la CAB ont récemment délibéré sur 2 dossiers:

  • La gestion de l’eau : le vote d’une D.S.P ( Délégation de Service Public) à Véolia et un certain nombre de travaux destinés , entre autres à optimiser la ressource en eau.

    Rappelons à ce sujet que EAU Secours 62 a toujours été favorable à une gestion du service de l’eau en régie publique pour éviter la réalisation de bénéfices au seul profit d’une entreprise privée et de ses actionnaires.

  • L’implantation d’une « usine » à poissons  ( saumons)

Outre le caractère très discutable de la production de poissons, niant tout respect des milieux vivants, ses incidences, la question du « pourquoi » de ce type d’exploitation est complètement éludée.

Mais au-delà de ces considérations, on apprend que cette installation va absorber une quantité d’eau très importante.

Or , depuis au moins 2014, le S.A.G.E ( Schéma d’Aménagement et Gestion de l’ Eau) pointe le doigt sur une situation problématique dans le Boulonnais : la ressource en eau peut être menacée , notamment en période estivale et de sécheresse.

De surcroît, le Plan Climat Eau Energie Territorial comprend un volet sur la ressource en eau de notre territoire boulonnais , confirmant l’impérieuse nécessité de l’ économiser et de la préserver !

Et l’on sait que les plus gros consommateurs d’eau sont les entreprises , voire les productions agricoles.

Dès lors , quelle(s) solution(s) ?….

Peut-on raisonnablement, dans ce contexte, poursuivre les schémas des politiques de développement économiques et touristiques tant défendues par nos élus communautaires ?…

La solution préconisée est de trouver d’autres sources de production d’eau comme la désalinisation de l’eau de mer.

Mais qui va payer ?…

Avec quelles conséquences ces initiatives vont -elles aboutir sur le plan environnemental, écologique et financier ?….

N’est-il pas temps de raison garder et d’engager des politiques de bon sens pour plus d’humilité, de sobriété, sans que celles-ci ne se fassent aux dépens des habitants, déjà lourdement sollicités par des projets coûteux, et avec quels impacts pour la qualité de vie et de service ?… »           eau secours 62

  Reporterre:          « En 2024, près de deux millions de saumons seront produits chaque année dans une ferme aquacole intensive, dans le Pas-de-Calais. Des accidents dans de telles structures ont déjà causé la mort de plusieurs centaines de milliers de poissons. Le projet — et son corollaire, une forte densité d’élevage — soulève d’importantes questions éthiques. »

A-Boulogne-sur-mer-un-elevage-industriel-de-saumons-desastreux-pour-le-bien-etre-animal

https://reporterre.net/A-Boulogne-sur-mer-un-elevage-industriel-de-saumons-desastreux-pour-le-bien-etre-animal

LA GESTION DE L’EAU SUR L’AGGLO DE LENS-LIEVIN

 Le prix – Véolia – Ses bénéfices – Les « frais de siège » – La transparence de la CALL …

 L’EAU ET L’ASSAINISSEMENT À LA CALL

      par l’association eau secours 62 sur Lens-Liévin   

Ce service est géré en délégation de service public (ou DSP, sous forme d’affermage), confié à Véolia, par 3 contrats séparés: la production d’eau, la distribution de l’eau, et  l’assainissement.

* L’eau provient de 23 captages sur l’ensemble du territoire. Au fil du temps, 11 captages ont dû être abandonnés pour cause de pollutions importantes. Comme cette production d’eau n’est pas suffisante pour les 250 000 h de l’agglo, plus du ¼ de l’eau est achetée et acheminée depuis l’usine de traitement de l’eau de la Lys (le SMAEL près d’Aire sur la Lys) : 3,5 millions de m3 sur les 12 millions distribués.

* Le prix de l’eau au m3 en 2020, et pour 120m3/an, était de 5,11 euros/m3 TTC, comprenant l’eau, l’assainissement et la part agence de l’eau. La part assainissement est légèrement supérieure à la part eau potable.

Sur les factures, à l’intérieur des tarifs de l’eau et de l’assainissement, il faut distinguer le tarif du délégataire Véolia et le tarif communautaire (CALL). La part communautaire correspond aux  gros investissements, la part Véolia à la gestion elle même.

On peut observer que Véolia introduit un abonnement élevé : de 67 euros/an par abonné. Ce qui augmente le prix au m3 pour les petits consommateurs (en dessous de 120m3/an). Certaines communautés ont supprimé l’abonnement (qui est facultatif) ou ont un montant beaucoup plus faible.

* Le calcul du prix : La part communautaire correspond donc au remboursement des gros investissements. Le tarif du délégataire est lui, défini au départ à la signature du contrat, et est augmenté chaque année à l’aide d’un coefficient signé aussi contractuellement, et qui est plus élevé que l’inflation (1,8 % en 2020).  L’agence de l’eau Arois Picardie fixe elle même son tarif au m3.

* Les bénéfices de Véolia apparaissent chaque année sur son rapport annuel, obligatoire. Ces bénéfices pour les trois contrats sont élevés : sur les 5 dernières années le bénéfice se monte à 25 millions ( 24 984 800 euros), soit en moyenne 50 euros/an tiré de la poche de chaque abonné (en prenant 100 000 abonnés pour la CALL) . Les marges bénéficiaires (importantes) tournent autour de 15 % suivant l’année et les contrats, et dépassent même parfois les 20 % !

* A côté des bénéfices ci-dessus affichés par Véolia, on peut parler d’autres formes de bénéfices paraissant dans les charges et donc tirés aussi de nos factures : un exemple, pour les « contributions aux services centraux et recherche » (ou « frais de siège »), impossibles à justifier précisément, et elles  mêmes aussi élevées : 8 762 000 euros sur les 5 dernières années.

* Les contrats : les échéances sont à fin 2024 pour la distribution de l’eau, mi 2025 pour la production. L’assainissement a été reconduit en DSP au 1er janvier 2020 : nous avions demandé à l’époque, l’analyse qui avait été faite par la CALL concernant la poursuite d’une délégation au privé plutôt qu’une régie, à propos de l’assainissement. Malgré plusieurs demandes, nous n’avons pas eu satisfaction. Nous voulons souligner aussi que lors du renouvellement du contrat de l’eau en 2012, et suite à des manifestations d’usagers réclamant une étude d’un retour en régie, la CALL avait accordé la création d’un observatoire de l’eau avec participation de représentants d’usagers, avec une réunion minimum/an. Bien que figurant au contrat, cette clause n’est pas respectée.

* Nous suivons enfin avec intérêt la mise en place d’une régie publique de l’eau et de l’assainissement à la Communauté d’Agglo de Béthune Bruay (CABBALR), avec participation de représentants d’usagers au conseil d’exploitation. Transparence totale et participation d’usagers, qui ne peuvent exister avec un service délégué à Véolia comme sur la CALL.

 

 

VEOLIA, CAC 40, ET CRISE SANITAIRE

Les affaires se poursuivent pour les multinationales, et notamment chez Véolia malgré la crise sanitaire.

Malgré les crises sanitaire et boursière, les entreprises européennes ont commencé à distribuer à leurs actionnaires les quelque 359 milliards d’euros de dividendes — soit 12 milliards de plus que l’an passé — , correspondant aux gains 2019.

En Europe, explique le site Boursorama, la France a tout particulièrement tiré son épingle du jeu avec un volume de dividendes qui a bondi de 12 % par rapport à 2018 ; les actionnaires du CAC 40 se voient actuellement répartir une enveloppe d’environ 60 milliards d’euros.

CHEZ VEOLIA :

En 2020, les dividendes augmentent de 9 % chez Véolia (1 € par action)

Exercice Date de détachement Date de paiement Dividende
2019 12/05/2020 14/05/2020 1,000 EUR
2018 14/05/2019 16/05/2019 0,920 EUR

Nombre d’actions au 31-12-2019 : 567,2 millions

« Veolia souhaite également augmenter encore le dividende dans les années à venir. La société vise un paiement de 1,30 € par action pour 2023, comme nous le lisons dans le communiqué de presse comme l’un des objectifs financiers pour 2023. »

Nous pourrons y penser en réglant nos factures d’eau, au moins à la Communauté d’Agglo du Boulonnais, à la Communauté Urbaine d’Arras, aux Communautés d’Agglo d’Hénin-Carvin et de Lens-Liévin, au Sabalfa (Bruaysis) et autres.

L’injonction de notre ministre Bruno Lemaire à restreindre les dividendes en cette période suffira-t-elle ? Et que deviendraient ces bénéfices s’ils n’étaient pas distribués ?

Souvenons nous aussi que les contrats de DSP avec Véolia dans les principales communautés du PdeC citées ci dessus, arrivent à échéance dans les 5 ans à venir, et que nos conseillers communautaires devront se ressaisir du dossier de l’eau et de l’assainissement.

 

 

Assises de l’eau du bassin Artois Picardie

Une première réunion des Assises de l’eau du bassin Artois Picardie s’est tenue le LUNDI 3 DECEMBRE 2018 à la Cité Nature à ARRAS :

Son objectif  : » Trouver des solutions pour permettre au territoire et à l’ensemble des acteurs d’adapter leur gestion de l’eau et leurs aménagements à l’heure du changement climatique ».

Des membres de eau … secours arrageois  y étaient présents .

assises de l’eau bassin artois Picardie

Boues des stations d’épuration: Qu’en faire?

La question de la qualité de l’eau induit forcément de l’intérêt pour toutes les méthodes qui permettent de la préserver des pollutions, de l’assainir ou de la dépolluer.

Dans le même ordre d’idée, l’épandage des boues issues des stations d’épuration est un sujet qui mérite notre vigilance. Ainsi le projet concernant l’épandage  des boues issues de la station d’épuration d’ARRAS (  Communauté urbaine d’Arras ) nous intéresse. Il impactera des communes au delà de Bapaume et jusqu’à Liévin.

Vous pouvez le consulter et donner votre avis,  il sera pris en compte par le président de la commission d’enquête…: Date limite pour déposer votre avis: vendredi 19 janvier 2018.

Pour consulter le dossier et voir les champs de vos communes impactées , allez consulter le site de la CUA ci dessous:

 http://www.cu­-arras.fr/a-votre-service/eau-assainissement/

 

Interdit de consommer les poissons de nos rivières

La pollution de nos rivières et plans d’eau n’est pas une illusion.

Un arrêté inter-préfectoral concernant les département du Nord et du Pas de Calais interdit la consommation de certaines espèces de poissons pêchés dans les cours d’eau des 2 départements.

Que penser du captage d’eau dans certains de ces mêmes cours d’eau en vue de transformation en eau potable pour notre consommation ? Cela représente pour le moins beaucoup d’argent pour les multinationales de la dépollution .

L’arrêté concernant cette interdiction est le N° 2014202-0003 en date de juillet 2014….

Essai d’exploration de gaz de houille à Avion

Voici l ’arrêté préfectoral pour la déclaration d’ouverture des travaux miniers d’exploration mais aussi d’essai d’exploitation du gaz de couche de charbon à Avion.

Exploration et aussi essai d’exploitation , exploitation qui pourra être continue si les essais sont satisfaisants. On est loin des déclarations officielles rassurantes que l’on voulait nous faire « avaler ».

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Veolia ou Eaux de l’artois ?

Comme nous l’avions anticipé, la substitution de nom a eu lieu , et ceci sans émouvoir nos élus signataires des contrats de délégation de service public avec une société multinationale qui désormais n’a de cesse que d’avancer masquée.

A eau…secours 62, nous exprimons notre désaccord avec ces méthodes.

Si vous avez été attentifs à votre facture d’eau, vous vous serez aperçus que le nom du délégataire Veolia a disparu… Comme à eau…secours 62 nous l’avions anticipé , il ne reste plus que le logo et le nom « eaux de l’ Artois ».

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La marque Eaux de l’Artois – Véolia : un « coup de comm. »

La multinationale Veolia a déposé la marque « Eaux de l’Artois » et en est ainsi devenue propriétaire. Cette marque figurera désormais en lettres bleues sur sa flotte de véhicules, sur les factures et tous les supports de communication.

Derrière ce qui peut s’apparenter à un banal changement de nom, se dessine en réalité une opération de communication, coûteuse, et orchestrée par des cabinets spécialisés.

Nous savons tous que toute opération marketing, toute « opération de comm » n’est jamais gratuite, ni innocente. En l’espèce, il s’agit ici, pour la multinationale, de changer en profondeur son image, considérablement dégradée auprès des citoyens et des usagers de l’eau.

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