Le parti socialiste et la question de l’EAU

Dans le cadre de la préparation de son projet pour les élections présidentielles 2012, le Parti socialiste travaille à définir sa position concernant « les biens communs partagés et les services essentiels » . La gestion de l’eau en fait partie naturellement .

Le texte ci-après est le compte rendu d’un interview donné par François Brotte , vice-président du groupe socialiste à l’Assemblée Nationale.

FRANÇOIS BROTTES VICE-PRÉSIDENT DU GROUPE SOCIALISTE À L’ASSEMBLÉE NATIONALE

François Brottes : « Il faut réserver les tarifs sociaux aux personnes en grande précarité »

Prolongeant son projet pour 2012, le PS organise au-jourd’hui à Paris un forum sur « Les biens communs partagés et les services essentiels ». Au menu, l’accès pour tous à l’électricité, l’eau, les transports et l’Internet à haut débit. Recueilli par

Renaud CZARNES

 Prolongeant son projet pour 2012, le PS organise aujourd’hui à Paris un forum sur « Les biens communs partagés et les services essentiels ». Au menu, l’accès pour tous à l’électricité, l’eau, les transports et l’Internet à haut débit.

Cet après-midi, le PS consacre un forum sur « les biens communs partagés » et « les services essentiels ». Est-ce une déclinaison du projet socialiste ?

> Nous avons commencé ce travail en montant plusieurs groupes de réflexion sur les quatre sujets qui seront traités : l’énergie, l’eau, les télécommunications et les transports. Parallèlement, le travail sur le projet a été conduit. Il y a eu donc des correspondances évidentes. Dans ce forum, nous apportons une série de propositions avec une double idée : lutter contre les exclusions et responsabiliser les consommateurs chacun dans l’usage des biens les plus rares comme l’eau et l’énergie. En ce qui concerne les services essentiels, comme les transports et les télécommunications, il ne s’agit pas d’être précautionneux mais d’amplifier les usages dans les transports en commun et les télécommunications haut débit.

Qu’allez-vous proposer de nouveau ?

> Concernant l’eau et l’énergie, nous proposons un mode de tarification avec un tarif de base, le plus large possible, et un tarif progressif qui sera appliqué aux consommations qui ne sont pas indispensables. Nous voulons limiter au maximum l’usage du tarif social car les tarifs sociaux tels qu’ils existent aujourd’hui ont de nombreux défauts. Tout d’abord, ceux qui y ont droit ne sont pas toujours au courant. Ensuite, pour y avoir droit, il y a toute une série de démarches très stigmatisantes. Par ailleurs, ces tarifs ne responsabilisent pas les usagers. Notre idée est donc de conserver des tarifs sociaux, mais seulement pour les personnes en situation de grande précarité. Nous pensons que le « tarif progressif » pourra financer le « tarif de base ». Il ne faut pas encourager à une surconsommation d’eau ou d’énergie. Les tarifs de base resteront réglementés et, à l’inverse, les tarifs progressifs pourront être dans le champ de la concurrence.

Qu’allez-vous proposer dans la répartition des rôles entre le public et le privé ?

> Selon nous, toutes les grandes infrastructures de transport doivent être publiques. Qu’il s’agisse des réseaux de transport d’électricité, du gaz, du réseau ferroviaire ou de la fibre optique… En ce qui concerne l’eau, nous pensons qu’il faut créer une commission de régulation.

Allez-vous aborder le thème de l’efficacité énergétique ?

> Oui. C’est un domaine sur lequel il n’y a eu, jusqu’à présent, que du bricolage. Il faut réhabiliter au moins 1 million de logements par an si on veut dans les vingt années à venir que l’efficacité énergétique entraîne une forte diminution de la consommation d’énergie. On bricole également sur le très haut débit, il faut changer de braquet.

> Les propositions du PS sur lesechos.fr/document