Mascarade à la CALL

Ce que nous avons combattu depuis plus de deux ans , ce que nous avons dénoncé , est en train de se produire. C’est à dire que le conseil communautaire va se voir proposer lors de sa prochaine réunion une délibération à voter pour renouveler pour 12 ans le contrat de DSP avec Veolia .

Il aura suffi d’une réunion de commission et d’une réunion de bureau pour valider la proposition faite par le cabinet privé « G2C environnement ». C’est ce cabinet qui a été chargé de mener une étude comparative entre d’une part les avantages et contraintes d’un passage en régie publique ( proposition contenue dans le rapport d’expertise publique ) , entre ceux du maintien en DSP ( délégation de service à une société privée ). De même , ce cabinet a procédé à la comparaison des appels d’offres de Veolia d’une part et de Eaux du Nord ( société du groupe Lyonnaise des eaux – Suez environnement ) d’autre part .

Ce qui nous choque va au-delà des conclusions auxquelles ce cabinet , la commission eau dans sa majorité et le bureau dans sa majorité également , sont parvenues . Dans notre rapport moral 2011, nous avions dénoncé ce qui semblait devoir être la conclusion de cet épisode communautaire , le renouvellement de DSP voté par les élus du groupe majoritaire à la CALL et leurs alliés MRC , renouvellement qu’ils souhaitaient de toute évidence ( de multiples raisons expliquent cela ) . Mais nous avions surtout mis l’accent sur le fait que rien n’était vraiment fait pour élaborer un projet de régie publique. Sous la pression de notre association, des réunions publiques avaient pu se tenir , y compris dans les locaux de la CALL . Des personnalités favorables à la régie avaient pu s’y exprimer ( devant souvent un parterre d’élus très réduit à notre goût, en particulier de très peu d’élus du groupe PS ) . Il faut savoir que certains élus n’ont jamais montré leur nez lors des multiples initiatives que nous avons organisées au 4 coins du territoire de la CALL.

Lors des réunions du conseil de CALL, aux questions posées par les élus du groupe PC et des élus EELV, le président avait toujours répété : « Rien n’est fait, il faut attendre les rapports et visites » et  » Les dès ne sont pas jetés, on ne peut pas prendre de décision avant d’avoir observé  » ou, en septembre 2011,  » Le débat aura lieu, je saurai demander au préfet les quelques mois de délai nécessaires afin qu’une régie puisse se mettre en place aisément . »

Et bien le débat a été tronqué voire saboté. Il n’a jamais eu lieu en conseil communautaire. Les citoyens et leurs représentants locaux ( les élus des communes) n’ont été interpelés sur ce dossier que dans quelques rares communes.

A la CALL, la démocratie s’est limitée à faire approuver par les membres du groupe majoritaire les seules conclusions favorables à la DSP, conclusions préparées par le seul cabinet privé , cabinet que l’on retrouve dans de nombreuses études commandées par la CALL depuis des années. Ces conclusions portent essentiellement sur l’aspect financier apparent de la situation ( Une DSP reviendrait moins cher qu’une régie, mais ce n’est pas vrai à service rendu égal, notamment concernant l’état général du patrimoine ) : Rien n’est dit de tout ce qui fait de la régie une solution bien davantage démocratique, associant les élus au contrôle quotidien du travail réalisé pour le service de l’eau potable, ouvrant la possibilité d’ une place véritable des citoyens et usagers dans ce contrôle et dans la proposition de dispositifs permettant une véritable gestion sociale de ce service, ne laissant pas à la charge de nos enfants les conséquences de notre imprévoyance, tant du point de vue de la ressource en eau que de l’état des réseaux et des équipements.

On nous dira que tout ce qui s’est passé a permis d’obtenir de Veolia une baisse de ses marges, un engagement plus clair dans quelques objectifs d’entretien du réseau et de rendement . Maigre gain quant on peut se questionner sur les lacunes du contrat qui se prépare , sur les contreparties que la multinationale saura s’assurer au détriment d’une qualité industrielle et sociale ( service rendu, emploi de ses personnels , etc.) .

Nous dénoncerons cette situation lors du conseil communautaire du vendredi 23 mars et nous vous appelons, adhérents et sympathisants de tous secteurs , à être présents nombreux dès 18h30 rue Marcel Sembat à Lens pour dire votre désaccord avec ce qui a été une grande mascarade de la part de certains élus communautaires.

Le collège solidaire, le 12.03.2012

PS : Les adhérents de la CALL à l’association eau…secours 62 sont invités à participer à la réunion qui se tiendra le lundi 19 mars 2012 à 18h30 au centre Max Pol Fouchet à Méricourt et dont le seul ordre du jour sera la préparation de notre riposte à ce qui se prépare au conseil communautaire.